300 personnes ont assisté aux 3èmes rencontres de la santé à domicile qui se sont tenues à l’Assemblées Nationale sous le haut-patronage du Président de la République et de la ministre de la Santé.
Deux tables rondes de qualité
Ces troisièmes rencontres de la santé à domicile (RSAD) étaient organisées à l’Assemblée Nationale le mercredi 20 janvier 2016, sous le haut-patronat de François HOLLANDE et de Marisol TOURAINE, par la Fédération des PSAD[1]. Durant les trois heures de conférence, deux tables rondes ont été organisées. La première table ronde avait pour thème « Patients chroniques : vivre sa pathologie à domicile ». La Fédération y avait invité Mme Yvanie CAILLE (directrice et fondatrice de Renaloo), M. Gérard RAYMOND (président de l’AFD, Association Française des Diabétiques), Mme Florence DELAMOY (directrice de France Parkinson), M. Christian SAOUT (secrétaire général du CISS, Collectif interassociatif sur la santé) et M. Bernard GASPARUTTO (vice-président de la Fédération des PSAD). Le thème de la seconde table ronde avait pour sujet « Pouvoirs publics : innover pour maîtriser les coûts ». Avaient été invités à participer à ce colloque, M. Nicolas REVEL (directeur général de la CNAMTS), M. Gérard BAPT (député de la Haute-Garonne), M. Jean-Marie VANLENRENBERGHE (Sénateur du Pas-de-Calais), M. Frédéric BIZARD (enseignant à Sciences Po) et le Pr. Guy VALLANCIEN (président de la COHAM, Convention On Health Analysis and Management). Ce sont en tout trois cents personnes, préalablement inscrites, qui ont pu assister à des échanges de qualité. La vidéo du making-of d’une série de portraits de patients, série réalisée par Yann Arthus-Bertrand, a également été projetée. Ces portraits, commandée au célèbre photographe par la FFIR (Fédération de France des Insuffisants Respiratoires), France Parkinson, l’Union contre la Sclérose en Plaque et la FFD (Fédération Française des Diabétiques), venait illustrer un recueil de témoignages de malades chroniques qui y présentaient « les projets qui leur tenaient à cœur et qu’ils parvenaient à réaliser en dépit de leur maladie » [2].
Un bilan 2015 finalement mitigé
A l’occasion de ces rencontres, ont été à nouveau rappelés quelques principes régulièrement formulés par la Fédération des PSAD. M. Gérard BAPT a notamment insisté dès son discours d’ouverture[3] sur trois points importants rapportés à l’actualité du moment. A ce titre, le député de la Haute-Garonne a rappelé les « mauvaises réponses apportées pourtant à de bonnes questions » durant l’année 2015 ; et donc, l’ambition aussi de voir se concrétiser dès 2016 les propositions formulées l’année dernière mais non mises en œuvre de manière satisfaisante jusqu’à présent. L’enjeu majeur, une nouvelle fois rappelé, concerne la nécessité de « permettre aux malades chroniques de vivre leur vie de la manière la plus normale possible ». Or tous les patients ne bénéficient pas encore des mêmes droits d’accès aux services à domicile. Dans son discours, M. BAPT a rappelé que dans son dernier rapport, la Haute Autorité de Santé relevait que 1% seulement des traitements de chimiothérapie étaient réalisés à domicile. Il s’est étonné encore que « les patients insuffisants rénaux qui le souhaitent ne puissent pas être plus souvent dialysés à domicile ». Il est constaté par contre, avec satisfaction, que la prise en charge du traitement par pompe dans la maladie de Parkinson est enfin prise en charge en sus du forfait des EHPAD pour les personnes qui y sont acceptées. Il est ainsi espéré « que les pouvoirs publics sont désormais prêts à considérer le domicile dans le parcours de soins des malades chroniques et à y intégrer pleinement l’ensemble des acteurs de santé de la ville », car cela n’était toujours pas le cas fin janvier 2016. Au cours de ces rencontres, les trois points suivants ont également été relevés. Tout d’abord, face à l’accroissement des maladies chroniques il a été rappelé le principe de bon sens qui vise à ne pas aligner la croissance de la LPP (Liste des Produits et Prestations) sur celle de l’ONDAM (Objectif National de Dépenses d’Assurance Maladie). Si les PSAD sont « des contributeurs importants des économies annuelles sur la LPP, au travers d’une baisse de leurs remboursements de 2 à 3% chaque année »[4], ils sont aussi les garants de la confiance des patients dans la qualité des soins apportés à domicile. A été rappelée ensuite la nécessité de volontarisme pour le développement de l’e-santé et du télé-suivi du patient chronique, afin de lever un risque à moyen terme pour le patient et pour le système de santé dans sa globalité. Enfin, la récente suspension de la publication de l’arrêté Perfadom a été vivement critiquée. C’est un sujet sensible pour l’activité des PSAD. A l’occasion de ces troisièmes rencontres SAD, il a ainsi été rappelé avec force que « passer d’une série de lignes de remboursement très hétérogène à une série de forfaits illustrant la réalité du travail quotidien de nos équipes et des infirmiers libéraux est un signe fort qui se double d’une source d’économie pour l’assurance maladie ». En espérant donc que 2016 verra une évolution favorable dans la prise en compte des recommandations formulées par la Fédération des PSAD.
[1] www.fedepsad.fr, Evénements, http://www.fedepsad.fr/fr/3emes-rencontres-de-la-sante-a-domicile-1-72-336
[2] Discours d’ouverture des 3èmes RSAD, Gérard BAPT, http://www.fedepsad.fr/_lib_medias/files/337-1217.pdf
[3] Discours d’ouverture des 3èmes RSAD, Gérard BAPT, http://www.fedepsad.fr/_lib_medias/files/337-1217.pdf
[4] Discours d’ouverture des 3èmes RSAD, Gérard BAPT, http://www.fedepsad.fr/_lib_medias/files/337-1217.pdf