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Évolution des soins à domicile en France

24 03 2016 | Air, Home, Life

Les politiques de santé publique en France ont toujours accordé une priorité aux soins hospitaliers. Aujourd’hui, quelle est l’articulation à donner entre soins à domicile et hôpital ?

Une organisation des soins à domicile priorisée

_chiffres_psadLes politiques successives de santé publique menées en France ont une caractéristique toute particulière. Notre pays est en effet le champion européen de l’importance donnée à l’hôpital par rapport aux soins de ville[1]. Si l’hôpital a été un lieu privilégié pour le Ministère de la santé, c’est parce qu’il a toujours été considéré comme un des meilleures coordinateurs des parcours de soins. La France est ainsi l’un des pays qui compte le plus d’hôpitaux. Cette vision et cette organisation, très centralisée autour de l’hôpital mais aussi très décentralisée dans la proximité des soins structurés offerts à la population, a permis une réelle qualité de soins apportés aux malades, et notamment aux plus atteints d’entre eux. L’allongement de l’espérance de vie en est d’ailleurs une conséquence directe. Mais, parallèlement au développement des soins à l’hôpital, la médecine libérale et les professions paramédicales ont permis l’expansion de services et de soins de ville, notamment réalisés à domicile. La coordination des soins y est peut-être un peu plus délicate à organiser, mais les progrès médico-techniques ont rendu possible la prise en charge à domicile d’un nombre croissant de malades, dans des conditions de sécurité et avec une qualité satisfaisante. Les hôpitaux eux-mêmes ont investi le domaine.

À l’initiative du retour et du maintien des malades respiratoires chroniques, les équipes hospitalières se sont organisées et ont mis en place les premières prestations de soins à domicile[2]. C’était aussi un gage de qualité et de sécurité des soins, pour les malades, mais également pour l’expérimentation d’un transfert de compétence en termes de coordination des soins entre l’hôpital et la ville. Aujourd’hui, la pertinence de ces pratiques n’est plus questionnée. Il reste à en poursuivre l’évolution. C’est en effet un enjeu majeur de santé, et tout le monde y trouve leurs intérêts :

  • les patients, un réel confort,
  • les hôpitaux, un soulagement de leurs structures d’accueil, ils peuvent se recentrer sur leur cœur d’activité,
  • les politiques de protection de la santé, des économies conséquentes à faire.

Enfin, les services apportés aux malades à domicile sont des pourvoyeurs potentiels d’emplois à créer.

 

Coordination des soins à domicile

Les soins à domicile, et les soins de premier recours en ville, sont compris par le Ministère de la Santé comme un enjeu capital de santé publique. Leur renforcement est au cœur de notre système de santé depuis quelques années. Il est certain que l’allongement de l’espérance de vie s’accompagne de l’augmentation des maladies chroniques inhérentes au grand âge. Chacun, par ailleurs, aspirant à vivre et à être soigné chez soi, les soins de proximité au long cours vont eux aussi être de plus en plus demandés. À ces soins, qui nécessitent des équipements médicaux et la réalisation de gestes techniques, viennent s’ajouter tous les besoins quotidiens des patients. Qu’il s’agisse de l’aide aux personnes en perte d’autonomie ou du soutien à domicile des malades âgés, des professionnels sociaux interviennent également auprès des personnes soignées à domicile. Une coordination de l’ensemble des intervenants auprès d’un même malade est évidemment nécessaire. Elle était, jusqu’à présent, assurée par les familles et les aidants. Contrairement à l’hôpital où tous les soins sont concentrés en un même lieu professionnalisé, le domicile est l’endroit d’intervention de corps de métier éclatés. Depuis trois ans, la stratégie nationale de santé considère que cette coordination relève du rôle du médecin traitant[3]. Il est l’intervenant prévalent des soins de ville. De nombreuses questions se posent. Tout d’abord, comment mettre en place une équipe autour de ce seul coordinateur et comment en rémunérer l’activité ? Comment organiser cela sur tout le territoire national avec une qualité et une sécurité des soins équivalentes partout ? Cette organisation sur le territoire doit-elle être confiée à des agences régionales de santé ? Quel rôle donner aux professionnels et aux prestataires de soins à domicile dans cette organisation ? Un élément de réponse s’articule encore autour de l’hôpital. Il est le lieu d’excellence en France pour l’initialisation des traitements des maladies les plus graves, notamment chroniques. On peut raisonnablement considérer que l’hôpital est idéal pour prescrire des traitements et initialiser aussi de la coordination entre intervenants et malades chroniques soignés à domicile. Il reste à améliorer la coordination entre soins hospitaliers et soins de ville. L’information réciproque n’est pas encore organisée comme elle le pourrait à cette fin. Mais ce n’est qu’une conséquence de la priorité qui avait été accordée à l’hôpital en France jusqu’à présent. On sait qu’aujourd’hui les politiques de santé publique évoluent. Ils doivent intégrer les échanges bidirectionnels d’informations entre ville et hôpital comme fondations absolues des meilleures conditions pour le maintien à domicile des patients chroniques. Ces patients vont être de plus en plus nombreux et les familles de plus en plus demandeuses.

[1] http://www.fedepsad.fr/fr/blog-1-81-300 – Article novembre 2013

[2] Idem

[3] Idem

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