L’Union des Prestataires de Santé à Domicile Indépendants (UPSADI) publiait une interview d’Armand Pastorel (PSAD pour SOS Oxygène) concernant l’évolution indispensable que les pouvoirs publics doivent mettre en œuvre concernant l’assistance respiratoire.
L’assistance respiratoire et ses trois grands domaines d’intervention
Le domaine de l’assistance respiratoire prescrit en général par un médecin pneumologue se présente en trois grands domaines :
– la pose et le suivi de PPC pour les patients atteints d’apnée du sommeil,
– l’oxygénothérapie soit une aide ponctuelle soit pour des patients chroniques,
– la ventilation énergique.
La grande majorité des patients rencontrés par les prestataires de santé à domicile sont les personnes atteintes d’apnée du sommeil. Ils sont actuellement 600 000 en France à être touchés par ce mal insidieux qui peut, à long terme, provoquer de graves séquelles.
Quant à l’oxygénothérapie ou à la ventilation énergique, les patients qui en sont appareillés le sont soit sur une période donnée soit, en particulier dans le cadre de la ventilation énergique, suivis au long court.
Ces trois segments sont très encadrés d’une part par les prescripteurs mais aussi par l’expertise médicale et technique de l’équipe de prestataires à domicile qui comporte bien souvent, outre des spécialistes de l’oxygénothérapie à domicile, des pharmaciens, des kinésithérapeutes, des infirmiers…
Pourtant ces domaines ne cessent d’être encadrés par des législations et des promulgations de lois parfois très éloignées des préoccupations et des réalités financières, techniques et humaines de la profession.
Les professionnels PSAD doivent sensibiliser les pouvoirs publics à certaines évolutions
Tout d’abord il s’agit de faire évoluer les réglementations et les nomenclatures liées aux soins d’oxygénothérapie par PPC.
Bien que le nombre de patients ait constamment évolué depuis les débuts d’une prise en charge à domicile efficiente par la PPC, aujourd’hui, les remboursements furent inchangés entre le décret n° 2004-1419 du 23 décembre 2004 et le tout récent changement de nomenclature du 27 février 2015.
Or, là où l’on comptait, selon l’HAS, 11 000 patients concernés par l’apnée du sommeil en 1980, on estime le nombre de patients à 500 000 en 2010 ! De plus, le matériel a considérablement évolué et si certains appareils sont très efficaces d’autres le sont moins. Il s’agissait de savoir les distinguer et favoriser ceux dont le traitement est le plus efficace.
Voilà une des raisons pour lesquelles Armand Pastorel, spécialiste de l’oxygénothérapie à domicile, réclame dans son interview à l’UPSADI des évolutions notables dans la considération et les soins apportés aux malades d’apnée du sommeil. Il estime que ces réglementations bien qu’ayant évolué, sont encore très éloignées de la réalité du terrain.
Enfin, il semble indispensable que les PSAD en assistance respiratoire sensibilisent les pouvoirs public sur un sujet tout au moins aussi important que les lois : le rôle préventif de la PPC et de son responsable le PSAD.
Il s’agirait de rappeler que l’installation d’un appareil à pression continue sur un patient atteint d’apnée du sommeil l’aide non seulement à profiter de nouveau d’une vie quasi-normale mais aussi à le protéger de toutes les conséquences pathologiques graves que peuvent entraîner l’apnée du sommeil. Quant à la télé observance, elle permet au prestataire de santé à domicile un meilleur dialogue avec son patient afin d’améliorer les conditions d’utilisation parfois complexes de la PPC.